Do prefácio da edição francesa de "La Reforme Liturgique en question", de Monsenhor Klaus Gamber, obra de que já publiquei neste espaço a respectiva nota de leitura. Destaques meus.
Un jeune prêtre me disait récemment: "Il nous faudrait aujourd'hui un nouveau mouvement liturgique." C'était là l'expression d'un souci que, de nos jours, seuls des esprits volontairement superficiels pourraient écarter. Ce qui importait à ce prêtre, ce n'était pas de conquérir de nouvelles et audacieuses libertès: quelle liberté ne s'est-on pas dejá arrogée? Il sentait que nous avions besoin d'un nouveau commencement issu de l'intime de la liturgie, comme l'avait voulu le mouvement liturgique lorsqu'il était à l'apogée de sa véritable nature, lorsqu'il ne s'agissait pas de fabriquer des textes, d'inventer des actions et des formes, mais de redécouvrir le centre vivant, de pénétrer dans le tissu proprement dit de la liturgie, pour que l'accomplissement de celle-ci soit issu de sa substance même. La réforme liturgique, dans sa réalisation concrète, s'est eloignée toujours davantage de cette origine. Le résultat n'a pas été une réanimation mais une dévastation. (...) on a une liturgie dégénérée en "show" où l'on essaie de rendre la religion intéressante à l'aide de bêtises à la mode et de maximes morales aguichantes, avec des succès momentanés dans le groupe des fabricants liturgiques, et une attitude de recul d'autant plus prononcée chez ceux qui cherchent dans la liturgie non pas le "showmaster" spirituel, mais le rencontre avec le Dieu vivant devant qui tout "faire" devient insignifiant, seule cette rencontre étant capable de nous faire accéder aux vraies richesses de l'être.
(...)
Il est difficile d'exprimer en peu de mots ce qui, dans la querelle des liturgistes, est vraiment essentiel et ce qui ne l'est pas. Peut-être que l'indication suivante pourrait être utile. J. A. Jungmann, l'un des vraiments grands liturgistes de notre siècle, avait défini en son temps la liturgie, telle qu'on l'entendait en Occident en se la représentant surtout à travers la recherche historique, comme une "liturgie fruit d'un développement"; probablement aussi par contraste avec la notion orientale qui ne voit pas dans la liturgie le devenir et la croissance historique, mais seulement le reflet de la liturgie éternelle, dont la lumière, à travers le déroulement sacré, éclaire notre temps changeant de sa beauté et de sa grandeur immuables. Les deux conceptions sont légitimes et ne sont en définitive pas inconciliables. Ce qui s'est passé après le Concile signifie tout autre chose: à la place de la liturgie fruit d'un développement continu, on a mis une liturgie fabriquée. On est sorti du processus vivant de croissance et de devenir pour entrer dans la fabrication. On n'a plus voulu continuer le devenir et la maturation organiques du vivant à travers les siècles, et on les a remplacés - à la manière de la production technique - par une fabrication, produit banal de l'instant.
Joseph, cardinal Ratzinger.
Un jeune prêtre me disait récemment: "Il nous faudrait aujourd'hui un nouveau mouvement liturgique." C'était là l'expression d'un souci que, de nos jours, seuls des esprits volontairement superficiels pourraient écarter. Ce qui importait à ce prêtre, ce n'était pas de conquérir de nouvelles et audacieuses libertès: quelle liberté ne s'est-on pas dejá arrogée? Il sentait que nous avions besoin d'un nouveau commencement issu de l'intime de la liturgie, comme l'avait voulu le mouvement liturgique lorsqu'il était à l'apogée de sa véritable nature, lorsqu'il ne s'agissait pas de fabriquer des textes, d'inventer des actions et des formes, mais de redécouvrir le centre vivant, de pénétrer dans le tissu proprement dit de la liturgie, pour que l'accomplissement de celle-ci soit issu de sa substance même. La réforme liturgique, dans sa réalisation concrète, s'est eloignée toujours davantage de cette origine. Le résultat n'a pas été une réanimation mais une dévastation. (...) on a une liturgie dégénérée en "show" où l'on essaie de rendre la religion intéressante à l'aide de bêtises à la mode et de maximes morales aguichantes, avec des succès momentanés dans le groupe des fabricants liturgiques, et une attitude de recul d'autant plus prononcée chez ceux qui cherchent dans la liturgie non pas le "showmaster" spirituel, mais le rencontre avec le Dieu vivant devant qui tout "faire" devient insignifiant, seule cette rencontre étant capable de nous faire accéder aux vraies richesses de l'être.
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Il est difficile d'exprimer en peu de mots ce qui, dans la querelle des liturgistes, est vraiment essentiel et ce qui ne l'est pas. Peut-être que l'indication suivante pourrait être utile. J. A. Jungmann, l'un des vraiments grands liturgistes de notre siècle, avait défini en son temps la liturgie, telle qu'on l'entendait en Occident en se la représentant surtout à travers la recherche historique, comme une "liturgie fruit d'un développement"; probablement aussi par contraste avec la notion orientale qui ne voit pas dans la liturgie le devenir et la croissance historique, mais seulement le reflet de la liturgie éternelle, dont la lumière, à travers le déroulement sacré, éclaire notre temps changeant de sa beauté et de sa grandeur immuables. Les deux conceptions sont légitimes et ne sont en définitive pas inconciliables. Ce qui s'est passé après le Concile signifie tout autre chose: à la place de la liturgie fruit d'un développement continu, on a mis une liturgie fabriquée. On est sorti du processus vivant de croissance et de devenir pour entrer dans la fabrication. On n'a plus voulu continuer le devenir et la maturation organiques du vivant à travers les siècles, et on les a remplacés - à la manière de la production technique - par une fabrication, produit banal de l'instant.
Joseph, cardinal Ratzinger.
Foto: Catholic Church Conservation.
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